Le référentiel national QUALITÉ

mentionné à l'article L.6316-3 du code du travail

S'il y a bien une chose que l'on déteste lorsque l'on a une entreprise c'est l'augmentation constante de pression administrative qui sous couvert d'amélioration n'est autre que du contrôle. C'est plus largement la mise en cause de nos savoir-faire, nos pratiques et la suspicion grandissante que nous sommes tous des brebis galeuses.

Je doute que cette réforme apporte quelque chose à nos métiers. Si cette réforme peut être structurante pour certains, elle est un vrai handicap pour les petites structures qui n'ont pas les moyens financiers et techniques d'assumer ce grand écart. On oublie trop souvent l'importance de ces petites structures éparpillées sur tout le territoire et qui font un travail formidable. Des professionnels pédagogues animés par l'envie inconditionnelle de transmettre des connaissances, des savoir-faire.

Ce ne sont pas des chefs d'entreprise aguerris ayant des connaissances dans le droit de l'entreprise, le juridique, la comptabilité et maintenant le langage administratif des indicateurs et des éléments de preuves formalisés. Ces formateurs sont bien plus que cela. Ils répondent aux besoins spécifiques des entreprises, des artisans, des auteurs, des artistes,...de différents univers. Ils sont aussi une réponse à des besoins de proximité, ils créent du tissu social au niveau local, du partage, des synergies sur des projets communs. Ils sont conseillés pour des institutions, des associations, ils sont acteurs de la vie économique. Ils sont essentiels pour de nombreuses personnes.

Il y a trois ans le directeur de l'AFDAS nous faisait comprendre que la réforme de la formation allait engendrer la suppression de 50% des centres de formation en France. Évidemment sur les 83000 centres tous ne sont pas blancs comme neige et n'ont pas vocation à transmettre. Il suffit de revoir l'enquête de Élise Lucet pour en avoir la démonstration. Mais alors! à qui la faute ? Et que va-t-il se passer?

La faute à ceux qui ont délivré des numéros d'activité sans contrôle, à ceux qui ont utilisé l'argent de la formation pour d'autres desseins, à ceux qui dirigent de grands groupes financiers et qui sucent les budgets de formation.

Il ne fait aucun doute que les petits centres de formation vont être en très grande difficulté. On le dit souvent les gros maigrissent et les petits disparaissent. Ceux qui ne sont dans ce secteur uniquement pour des aspects financiers vont en tirer profit. Je pense aux grands groupes, les universités, et tous ceux qui organisent de la formation de masse. Ils ont à leur disposition une structure administrative efficace.

Cette France devient de plus en plus monoculturelle par une idéologie qui est que nous devons tous avoir les mêmes chances. La vérité c'est que nous n'avons pas tous les mêmes besoins et les mêmes envies.
Nous voyons tous autour de nous cette liberté qui se réduit au fur et à mesure.

Qualiopi, c'est 32 indicateurs pour lesquels il faut apporter des éléments de preuves formalisés par un écrit et à respecter à la lettre.
Pour continuer à travailler avec les institutions ou plus exactement tout simplement travailler. Puisque tout passe par celles-ci. Aujourd'hui il faut payer et se faire contrôler pour travailler.

Patrick BELZ